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La Ville de Marseille apporte son soutien au peuple arménien d'Artsakh

Michèle Rubirola, première adjointe au Maire de Marseille, s'est rendue à la frontière de la République du Haut-Karabagh (Artsakh) pour accompagner un convoi humanitaire à l’initiative du Conseil de coordination des organisations arméniennes de France (CCAF) qui est arrivé à destination le mercredi 30 août.

La Ville de Marseille a fourni à ce convoi des produits d’alimentation infantile et des générateurs d’électricité pour des habitants privés de nourriture, d’électricité et de médicaments. 
Le prochain conseil municipal du vendredi 15 septembre votera un budget de 15 000 euros en faveur de cette opération.

Marseille, mais plus généralement la France, et l’Arménie nourrissent une amitié enracinée dans l’histoire, symbolisée et entretenue notamment par la présence en France d’une importante communauté d’origine arménienne. Au cours des 30 ans de l’indépendance de l’Arménie, les relations bilatérales sont notamment marquées par la reconnaissance du génocide arménien par la France en 2001.

Plusieurs collectivités territoriales se sont coalisées pour apporter une aide humanitaire d'urgence à ce territoire assiégé depuis le 12 décembre 2022. 


Le contexte politique

Depuis le 12 décembre 2022, l’Azerbaïdjan a instauré un blocus du corridor de Latchine, seule route reliant la république d’Artsakh (aussi appelée Haut-Karabagh) à l’Arménie et donc au monde.

La souveraineté du petit État (11 433 km2 et 150 000 habitants), autoproclamée en septembre 1991, est de fait disputée entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan depuis le démantèlement de l’Union soviétique.

L’essence, les denrées alimentaires et les médicaments ont rapidement manqué. Pain, sucre, riz, pâtes et oeufs sont ne accessibles que selon un calendrier précis  Les coupures d’électricité, de gaz et d’internet sont également fréquentes.

Les premières victimes de ce blocus sont les personnes vulnérables : femmes enceintes, enfants, personnes porteuses de handicap et personnes âgées.
 

Le projet humanitaire

Le projet consiste à tenter de faire parvenir en Artsakh, par le couloir de Latchine, unique liaison terrestre entre le Haut-Karabakh et la République d'Arménie, un convoi humanitaire contenant des produits de première nécessité, de soutenir le passage de ce convoi à travers cet accès blo­qué par l’Azerbaïdjan et d'alerter, en France, en Europe et dans le monde, sur la gravité de la situation. La population sur place est privée de tout, selon les observateurs internationaux. 

Les camions devaient être chargés à Erevan, la capitale arménienne avant de prendre la direction de Kornidzor et seront probablement bloqués à la frontière par l’armée azerbaïdjanaise.

Plusieurs délégations françaises et médias français et arméniens font également partie du convoi pour apporter leur soutien mais aussi communiquer sur le blocus subi par les arméniens d’Artsakh.
 

Marseille et le peuple arménien : plus de cent ans d'amitié

Jumelée à Erevan depuis le 29 juin 1992, Marseille compte l'une des plus importantes communautés arméniennes de France.

En novembre 1922, c’est à Marseille que le plus grand nombre de réfugiés arméniens débarquent, chassés de leurs terres ancestrales à la suite du génocide de 1915-1916. L’accueil des rescapés, est dans un premier temps pris en charge par la petite colonie arménienne constituée de négociants établis depuis la fin du XIXe siècle. Puis, face à l’afflux de plus en plus important de nouveaux immigrants arméniens au statut d’apatrides, les autorités municipales et ministérielles décident de placer les plus démunis dans des camps militaires désaffectés.

L’histoire de cette migration fait partie intégrante de l’histoire de Marseille. Elle a laissé des traces dans la structure des quartiers, dans le monde du sport, dans l’engagement politique et même dans les recettes de cuisine.

La Ville de Marseille a rendu hommage au peuple arménien en présentant, du 21 au 25 novembre 2022 l'exposition "1922 : l'accueil des Arméniens à Marseille"