Environnement Environnement

Littoral : améliorer la gestion des posidonies sur les plages


La posidonie est une espèce végétale qui pousse uniquement en Méditerranée, et ce, depuis des millénaires. Elle tient son nom de Poséidon, dieu grec de la mer et des océans.
Présente au fond de l'eau, comme sur le littoral, cette plante sous-marine – surnommée "le trésor de la Méditerranée" – joue un rôle primordial en matière de biodiversité et il est important de la protéger.

 

Les différentes formes de posidonie et pourquoi les protéger ?

Sous l'eau : les herbiers de posidonie

Au fond de l'eau, les herbiers de posidonie assurent de multiples fonctions écologiques utiles à l'écosystème. Ils constituent – pour de nombreuses espèces animales – un espace de ponte, de nurserie, d'habitat, de nourriture...  
L’herbier joue également le rôle de puits de carbone et contribue ainsi, grandement, à la modulation des impacts du dérèglement climatique. Un km² d'herbier de posidonie stocke jusqu'à trois fois plus de carbone qu'un km² de forêt.
En outre, les longues feuilles effilées de la posidonie, dont la densité peut dépasser plusieurs milliers par mètre carré, atténuent considérablement l'hydrodynamisme.  Les herbiers vivants, jouent donc le rôle de brise lame. Ils atténuent la houle et les courants et stabilisent les fonds marins.


Sur nos plages : les banquettes de posidonie

Les herbiers de posidonie, comme toutes les plantes renouvellent leurs feuilles qui vieillissent brunissent et tombent au fond de l'eau. Portées par les courants et la houle elles peuvent également s’échouer sur le littoral. Leur accumulation sur les plages forme ce qu’on appelle des "banquettes" de posidonie.
Perçues à tort comme un élément qui salit nos plages, ces banquettes constituent en réalité un support de biodiversité : abri et source d'alimentation et de nutriment pour de nombreuses espèces, source de carbone...
Et, surtout, grâce à leur élasticité, elles limitent l'impact des vagues et forment ainsi une protection naturelle à l'érosion des plages et à l’avancée du trait de côte en fixant les sédiments (10 à 100kg pour 1 m³ de banquette). 
Enfin, balayées par le vent, les feuilles mortes de posidonie enrichissent l’arrière plage en éléments nutritifs apportant ainsi un engrais naturel. 

Le cycle d’accumulation et de reprise par la mer de ces "banquettes" fait partie du fonctionnement naturel de la plage. C'est pourquoi, elles doivent être préservées. 
Toutefois une gestion raisonnée est parfois nécessaire et doit permettre de concilier préservation des milieux fragiles, limitation de l’érosion et enjeux touristiques.
 


La Ville de Marseille s'implique dans la protection des herbiers et des banquettes de posidonie

Le littoral méditerranéen est aujourd’hui fortement fragilisé par sa forte artificialisation. Les côtes subissent une pression humaine constante générée par l’activité de 150 millions d’habitants et l’affluence de 200 millions de touristes par an. Face à l’inexorable fragilisation et destruction des habitats marins, la Ville de Marseille s’investit sans réserve dans la préservation de son patrimoine exceptionnel. 

Malgré son statut d’espèce protégée (arrêté du 19 juillet 1988), les atteintes écologiques faites aux herbiers de posidonie restent considérables (mouillages des bateaux, urbanisation, aménagements côtiers, érosion côtière, effluents industriels, rejets urbains).
De même, les banquettes de posidonie échouées sont le signe d'une Méditerranée vivante qu'il faut préserver. Une plage vivante n'est pas sale.

La Ville de Marseille, dans le cadre de la gestion de son patrimoine marin et littoral, joue un rôle moteur dans le suivi, la préservation et l'éducation du public en faveur des herbiers de posidonie.
Face à la forte fréquentation du littoral marseillais, la Ville souhaite notamment poursuivre sa démarche d'aménagement des zones de mouillages et ainsi préserver l'herbier de posidonie par la pose de nouvelles bouées d'ancrage écologique pour les bateaux de plongée et de plaisance. 

Par ailleurs, la municipalité a fait le choix de maintenir les banquettes de posidonie afin de :

  • préserver le fonctionnement naturel et vivant des plages ainsi que la biodiversité des écosystèmes côtiers et marins ;
  • lutter contre l'avancée du trait de côte.

La Ville de Marseille souhaite ainsi mettre en place des actions de gestion intégrée, résiliente et raisonnée des banquettes (expérimentation de la technique du mille-feuilles) et des méthodes de nettoyage plus respectueuses de l’équilibre et de la naturalité des plages.

Pour cela, elle s'appuie, notamment, sur le "Document Stratégique de Façade Méditerranée" (Action D06-OE02-AN) et le "Plan Posidonie" voté au Conseil municipal le 15 décembre dernier .

 

Le "Plan Posidonie"

Le "Plan Posidonie" s’inscrit dans l’ambition municipale en matière de biodiversité et vise à renforcer l’action de la Ville de Marseille pour la préservation et la restauration de son patrimoine marin.


Les objectifs 

  • Étudier et protéger cette plante marine aux multiples atouts et services rendus
  • Définir et expérimenter des solutions fondées sur la nature pour la restauration de l’herbier 
  • Communiquer et sensibiliser les Marseillaises et Marseillais ainsi que les visiteurs à l’importance écologique et patrimoniale des herbiers marins
  • Sensibiliser et former les citoyens de demain aux enjeux de gestion des écosystèmes côtiers et plus largement à la protection de l’environnement marin.

 

 

* DREAL : Direction Régionale de l'Environnement, de l'Aménagement et du Logement Provence-Alpes-Côte d'Azur

 


Images banquettes © Ville de Marseille / Direction Mer et Littoral
Image herbier : © Sandrine Ruitton