Elle fut un succès qui permit au quartier de rayonner bien au-delà des frontières de la ville. Et de se faire un nom ailleurs qu’à Marseille. Souvenez-vous, c’était en 2000 et la France chantait Belsunce sur le flow du "rap breakdown" de Bouga : "Tout part et vient d’ici. Tu contestes ? Prépare ton testament gars. Belsunce, fleuron des quartiers phocéens. Coincés entre la gare et le Vieux-Port, on n’est pas les plus à plaindre".
Ainsi se présente Belsunce, LE quartier de la diversité par excellence depuis le départ d’une partie de la bourgeoisie au XIXe siècle, remplacée par des populations issues des différentes vagues d’immigration (italienne, espagnole, arménienne, africaine, algérienne, marocaine, tunisienne...). Belsunce avec son célèbre Cours perpendiculaire niché entre l’avenue de la Canebière et la Porte d’Aix, son centre commercial Bourse où trouve place le musée d’Histoire, son animation permanente et ses façades d’immeubles rénovées par la Ville de Marseille dans le cadre de l’opération Grand Centre-Ville.
Un quartier de passage uniquement ? Pas vraiment, compte tenu de la richesse de l’offre de ce secteur. Joli mariage des époques, finalement, quand on songe que c’est au 23 de la rue Thubaneau que les Fédérés marseillais partirent pour le Palais des Tuileries à Paris en 1792, entonnant alors le chant de l’Armée du Rhin qui devint ensuite hymne national.
Historiquement, ce quartier d’origine baroque doit son nom à Monseigneur François-Xavier de Belsunce de Castelmoron, connu pour son engagement lors de la peste qui toucha la Ville en 1720. 137 ans plus tard, et dans un genre bien différent, c’est l’Alcazar qui fit chanter Belsunce, notamment en 1939 lorsque le célèbre chansonnier d’origine italienne Yves Montand s’y produisit. Transformé en cinéma en 1932, l’Alcazar a aujourd’hui retrouvé de son lustre après sa transformation en bibliothèque. Où les évènements culturels les plus variés se succèdent tout au long de l’année.
Au bout, la mer, une journée de spectacles et de fête prend place régulièrement sur la Canebière piétonnisée, à la frontière de la ville et de la mer.
Ainsi, ce quartier s’ouvre-t-il davantage encore à ceux qui le jouxtent : le Chapitre avec sa fontaine des Danaïdes ; Noailles et son marché des Capucins, l’Opéra et son ombrière sur le quai des Belges ; Saint-Charles et sa gare ; Thiers et son Palais des arts. Autant de destinations potentielles pour ceux qui les méconnaissent encore, au cœur d’un arrondissement au patrimoine aussi riche que son dynamisme actuel.
Crédits photos : ARCHIVES DE MARSEILLE 18 FI 18